Hier soir se tenait dans un bar affreusement chicos-jazzy de « ma » ville, un « café-archéo ». Une fois par mois, des étudiants, des professionnels, des passionnés de l’archéologie se retrouvent dans ce haut lieu de la culture hype-mais-pas-trop pour débattre autour d’un thème (lié à l’archéologie, sinon c’est plus le « café-archéo »). Et moi, qui suis étudiante en archéologie je me suis dit « ben tu vas y aller pour une fois quand même ». Et ce pour deux raison. Déjà parce que le thème avait l’air ludique (oui parce que si c’est pour parler d’un truc sérieux, autant aller en cours) et ensuite parce que il se trouve que hier soir, j’avais rien de mieux à foutre. Le thème c’était « Les mythes de l’archéologue : Indiana Jones, Sydney Fox, Lara Croft… ». Moi je trouvais ça sympa comme sujet, et pas uniquement parce que Indiana Jones il a grave la classe et que pas plus tard que la semaine dernière, j’ai rematé la trilogie. Le débat commence, et ça devient croustillant : « Oui nous les archéologues on nous voit comme des aventuriers super héros qui partent à la recherche d’un trésor ou d’une statuette magique. Mais quand on explique aux gens qu’on fouille des vieilles granges dans le Gers, on n’intéresse plus personne. » Bref, autant dire, on n’a pas un métier facile. Autre chose : « Quand on dit qu’on est archéologue, les gens nous demandent ou on a rangé notre fouet et notre chapeau. Puis ils finissent par demander : et sinon, tu as un vrai métier ? » La vie c’est dur décidemment. Et sinon, on a aussi le problème des médias qui galvaudent notre image en nous faisant passer pour des scientifiques imbus de notre personne, qui méprisent le petit peuple qui ne comprend rien à la vie, tu vois. Ouais parce qu’il faut bien le dire, les gens « de base » (si si, ça a été dit tel quel), n’ont pas les outils culturels nécessaires pour comprendre ce qu’on fait et pour mesurer l’intérêt de notre travail (de génie, hem). Le débat s’essouffle, si on peut appeler « débat » une discussion ou tout le monde est d’accord et approuve son voisin en hochant la tête d’un air grave. Chacun y va de sa petite anecdote rigolote. « J’ai emmené mon neveu au musée d’histoire naturelle pour qu’il voit les dinosaures. En repartant, dans la voiture il trouve une anse d’amphore, je lui ai dit que c’était un os de dinosaure parce que sinon il n’aurait pas trouvé mon métier aussi fascinant ». Notez au passage qu’il y a des sous classes parmi les archéologues et ceux qui étudient la céramique, c’est un peu ce qui avaient pas les capacités de faire de la paléontologie, et ils en sont pas fiers d’ailleurs. (oh ça va, je plaisante hein) Pardon mais… c’est qui le con là ? Celui qui n’est soit disant pas en mesure de comprendre (ce qu’on ne lui explique pas, d’ailleurs), ou celui qui ne prend même pas a peine d’expliquer parce que, de toutes façons, c’est peine perdue ? Vous voyez ou je veux en venir. J’ai très envie de généraliser et de dire que, putain (oui je suis vulgaire parfois), les gens qui ont un boulot de rêve ou ils gagnent bien leur vie aiment bien se trouver des petits problèmes. C’était outre-pédant, ça sentait le mépris, et l’eau de toilette hors de prix. Moi qui suis toute petite là dedans, je me dis qu’heureusement que le boulot est passionnant parce que c’est pas grâce à mes collègues nombrilistes que je vais m’éclater. Le thème de départ était chouette, certes, mais ça a tourné au mélodrame. Toutes les professions sont sujettes à des a priori. Les informaticiens sont forcément des mecs (et d’un) moches (et de deux) qui n’ont pas de vie sociale (carton plein). Et chacun de vous dans son boulot doit faire face à ça, non ? C’est si draaaaaamatique ? Je suis déçue. Et puis de toute façon, il faut bien voir la réalité en face. Indy a pris un coup de vieux.

Comme vous le voyez (ou pas ), j’ai décidé de faire un blog. Dit comme ça, ça en jette. Ça fait un peu genre j’ai décidé d’arrêter de fumer. Sauf que ça je me le sens pas, donc on va commencer par un blog, hein. Doucement quand même. Ca fait un moment que je l’envisage mais le petit détail qui bloquait c’est que je savais pas trop comment me positionner par rapport à la notion d’anonymat. Parce que voilà, faire un blog je trouve ça chouette, dire des trucs et en parler avec des gens (peut être, qui sait…), c’est forcément bien. Mais par contre j’ai pas envie que mon entourage me gonfle avec des remarques comme « j’ai pas aimé ton article d’hier ». Je m’en contrebranle, si j’ose dire. Donc voilà, vous savez pas qui je suis et je sais pas qui vous êtes. Mais ça va être fun quand même. Enfin, en même temps, du coup, qui va lire ce blog ?